L’éducation nationale est le dernier ministère dont le découpage administratif ne correspond pas à celui des autres ministères. Cette exception peut tout à fait s’expliquer par le fait que le maillage territorial est unique en son genre.
Il y a deux ans on nous a vendu la nécessité de créer des régions académiques afin de renforcer le pouvoir de l’État (des recteurs) face aux présidents de région. Si cet argument était audible à l’époque, aujourd’hui avec le retrait aux régions des compétences concernant la formation professionnelle et l’apprentissage cette nécessité est complètement remise en cause.
La réalité idéologique est donc bien là. Il faut mutualiser les services au niveau d’une entité régionale pour supprimer des emplois. Voilà ce que c’est que la fusion.
Les personnels ne s’y trompent pas, c’est le message très clair qu’ils ont envoyé aux décideurs de tous niveaux en participant massivement à la consultation organisée par le SNASUB-FSU au rectorat de Nice et à la DASEN des Alpes-Maritimes et en répondant massivement non à la fusion. 260 collègues, soit 64,04 % des collègues, ont participé à ce référendum et 6 sont pour (soit 2,3%), 15 sans opinion (5,77%) et 239 contre (91.92%).
Le pouvoir est bien silencieux depuis la sortie du rapport de l’Inspection générale sur cette question. On le comprend bien quand on lit les préconisations des inspecteurs qui face à une organisation chronophage à leurs yeux doit donc « évoluer ». Leurs différentes propositions vont dans un seul sens : tout regrouper au niveau de la région académique : la gestion des BOP (budget opérationnel de programme), le mouvement des personnels du 1er et du second degré. Les auteurs évoquent en permanence les besoins de mutualisations qui entraînent forcément des suppressions de postes et des mobilités géographiques ou fonctionnelles imposées, avec une surcharge de travail pour les collègues
On peut donc s’attendre à ce que dans le « nouveau monde » se soient les vieilles recettes qui soient utilisées par ce gouvernement et que des annonces catastrophiques pour les personnels et le service publique soient faîtes durant la période estivale pour essayer d’éviter les mobilisations.
Soyons attentifs et prêt à agir dès la rentrée.
Richard GHIS