Article du SNU PACA 06 et ESTEREL ( SNU ANPE / FSU )
Jean Zigler, rapporteur auprès de l’ONU pour les questions de ressources alimentaires explique qu’au moment de la Révolution Française l’idée d’apporter de quoi manger à leur faim à tous les hommes de la Terre relevait encore d’une utopie, d’un rêve, mais qu’aujourd’hui cela serait une chose techniquement possible. Mais c’est actuellement impossible à cause de la captation des richesse par un petit nombre, qu’il appelle les Seigneurs de la Guerre Economique. Et pourtant, comme le dit Jean Ziegler, l’agriculture actuelle "produit de quoi nourrir 12 milliards d’individus sans difficulté. Pour le dire autrement : tout enfant qui meurt actuellement de faim est, en réalité, assassiné." (1)
L’injustice. Toujours et encore.
Chez nous, on ne meurt pas encore de faim, du moins on trouve encore de la nourriture physiquement. Dans les poubelles notamment. Mais ces mêmes "Seigneurs de la guerre économique" soutiennent que les salariés doivent travailler plus longtemps pour s’assurer une retraite. Alors que seulement 37,8% des "seniors" (55-64 ans) travaillaient en France en 2005 selon une étude sur laquelle s’appuie le gouvernement. Alors que la Communauté Européenne et donc la France se sont fixés un bien modeste objectif de 50% de seniors en emploi à l’horizon 2010 !!! (2)
Le porte parole de ces "seigneurs" en France, le gouvernement Fillon, justifie cet allongement de cotisation car "les caisses sont vides". Mensonge, ou au minimum, vision plus que biaisée et approximative car :
les entreprises du CAC 40 ans (et donc les actionnaires) n’ont jamais gagné autant d’argent qu’actuellement : depuis 2002, + 1500 % de bénéfices (mil cinq cent pour cent !!!!) (3), alors que dans le même temps les effectifs salariés diminuaient de 0,3 %. Les entreprises du CAC40 ont réalisé 100 milliards d’euros de bénéfices en 2006. Le nombre d’emplois créés sur cette période par ces entreprises est égal à zéro.
65 milliards d’euros sont versés par an aux entreprises avec le succès que l’on sait pour la création d’emploi, favorisé sans doute par un contrôle quasi inexistant de l’utilisation de ces aides. (4) Et les PME n’en sont pas forcément les pricipales destinatrices.
Salaires et cotisations représentaient 79 % du PIB en 1982, ils n’en représentent plus que 68 % aujourd’hui. En 2007, quelque 200 milliards d’euros sont allés au capital alors qu’ils iraient aux salaires si on retrouvait l’équilibre de 1982 (5) ! Et la précarité est la même partout et partout elle pèse sur les salaires : même le très libéral FMI reconnaît dans son dernier rapport annuel qu’ « en vingt ans, la part des salaires a baissé partout de façon importante. La baisse est de 10 % en Europe et au Japon. »
Dans un rapport de mars 2007, la Cour des Comptes estimait que la fraude aux impôts et aux cotisations sociales représente entre 29 et 40 milliards d’euros par an, soit près de l’équivalent du déficit public cette année là !!! (6)
"Les caisses sont vides". Cela entraîne au moins 2 questions : qui les a vidées (ou n’a rien fait pour éviter cela ou a favorisé cela) et pourquoi tape-t-on toujours sur les mêmes (les moins riches) pour les renflouer ?
Injustice encore une fois.
Pour nos retraites, il faudrait donc cotiser plus et plus longtemps pour toucher moins au final. Alors qu’il existe clairement d’autres options.
Il faut forcer ce gouvernement à étudier et à implémenter ces autres options. Et pour cela, il faut clairement leur signifier que nous sommes contre cette manipulation qui consiste à dire que nous devons travailler plus longtemps car cela serait la seule solution. Tout simplement parce que c’est injuste. Et quand c’est injuste, il faut se battre contre. Et quand on se bat, on a toujours une chance de gagner.
Regardez l’épisode du vote sur la loi des OGM. Les organisations écologistes et les sympathisants proches de ces causes ont fait un gros travail de communication sur le sujet en dénonçant le lobbying industriel et financier qui ne se cache même pas derrière cette volonté du gouvernement de passer ne force sur le sujet. A tel point que même une bonne partie des députés UMP ont voté contre cette loi ou déserté l’assemblée pour ne pas avoir à s’exprimer sur ce vote.
Pourquoi ? Car ils savent que c’est injuste, et potentiellement très néfaste pour notre santé et celle de la planète.
Alors, ce jeudi 22 mai, dénonçons cette injustice sur les retraites. Tous ensemble en grève. Nous, agents de l’ANPE, sommes concernés, comme le sont tous les salariés de ce pays.
Ci dessous, le tract d’appel à la grève avec une étude chiffrée de ce que nous allons perdre si cette réforme s’applique :
http://www.snuanpe.org/upload/512621195335633091appel_15_mai_08.doc
Un autre tract ci-dessous qui fait un zoom sur le cas particulier des femmes qui sont encore plus victimes de cette réforme :
http://www.snuanpe.org/upload/68930054422MAIFEMMES.doc
Nous avons le pouvoir de décider ce que nous voulons pour nous et nos enfants. Mais il nous faut en prendre conscience individuellement pour lutter collectivement et démocratiquement contre les injustices.
Sources citées :
(1)- http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1161
(5)- http://www.liberation.fr/actualite/politiques/vive_la_politique/contribution/278044.FR.php
(6)- http://www.ccomptes.fr/CPO/documents/divers/RapportCPOSurLaFraude150207Pdf.pdf
Syndicat National Unitaire – ANPE – FSU