Projet de décret sur le socle commun soumis au HCE

Le ministre de l’Education nationale vient de porter à la connaissance des organisations représentatives de son projet de décret sur le socle commun soumis au HCE.

Ce projet reste marqué par les faiblesses et les contradictions du concept même de socle contenu dans la loi Fillon et la volonté de renoncement qu’elle traduit.

La culture à acquérir est bien loin de l’idée de culture commune que devrait partager une génération de jeunes. Les choix de contenus sont contestables, valorisant la connaissance de quelques éléments du patrimoine ou de repères historiques, au détriment de la compréhension des transformations de la société, ou de l’accès à une culture artistique, physique et sportive par exemple. Les élèves cantonnés au seul socle risquent d’être renvoyés à une hypothétique formation tout au long de la vie alors que toutes les études montrent qu’elle ne profite qu’à ceux qui détiennent une solide formation initiale.

Le cadre notionnel utilisé ne résiste pas à l’analyse. Le socle est abusivement présenté en termes de compétences et se réduit souvent à une liste de connaissances, capacités et attitudes dont la simple addition ne rend pas compte de la complexité de la formation d’une personne. Par ailleurs, une compétence serait « maîtrisée » ou non, sur la base d’une prétendue linéarité des apprentissages ignorant les allers et retours des élèves sur les acquis antérieurs. L’élève en tant que sujet actif de son apprentissage est largement absent du document qui laisse croire que le socle serait la solution pour résoudre la question de la difficulté scolaire.

Des questions restent entières : quelle articulation entre le socle commun et les programmes actuels ? Quid de la place de certaines disciplines comme l’EPS, les enseignements artistiques ou la technologie dont le texte assure qu’elles demeurent, au moins aujourd’hui mais sans préciser comment ?

Bref ce socle est loin d’être un instrument au service de la réussite de tous ; en revanche il est de nature à légitimer des coupes dans les enseignements comme peuvent le laisser craindre les audits en cours par l’inspection des finances.

La FSU continuera à faire connaître ses critiques et propositions.

Paris le 10 mai 2006