Communiqué FSU du 6 Janvier
Le gouvernement français, dans la droite ligne des accords de réadmission prévus par le Pacte européen sur l’immigration et l’asile, se rend à Bamako le 7 janvier pour finaliser un accord de gestion concertée des flux migratoires entre la France et le Mali.
De façon générale, ces accords de réadmission prévoient de conditionner les aides publiques au développement à l’acceptation, par les pays d’où proviennent les migrants en situation irrégulière, de reprendre leurs ressortissants voire ceux d’autres pays qui seraient passés en transit sur leur territoire avant leur départ vers l’Europe. Ces accords entravent la libre circulation des êtres humains, pourtant incluse à l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme .
Dans le cas du Mali, qui jusqu’à présent rechigne à délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires à la France pour permettre la mise en oeuvre des expulsions, il s’agirait d’accepter de reprendre ses ressortissants contre la promesse d’en régulariser 1500 chaque année et d’ouvrir le marché du travail en France à 88 métiers.
La FSU dénonce l’odieux chantage prévu par ce pacte et la possibilité même d’apporter des conditionnalités à l’aide publique au développement. Elle tient à rappeler que la très grande majorité des sans-papiers en France sont des travailleurs, qui paient impôts et cotisations sociales dans leur pays de résidence. L’épargne qu’ils renvoient vers leur pays d’origine contribue à son développement dans des proportions largement supérieures à ce qu’apportent ces aides. En cela, il apparaît absurde de priver un pays comme le Mali de ces transferts d’épargne pour imputer ensuite à la misère les raisons des mouvements d’émigration et les déplorer.
La FSU soutient l’action des associations, au Mali comme en France