Il est impayable, ce Luc Ferry. Quand il était ministre, il pratiquait une solidarité gouvernementale sans faille, il rendait les enseignants soixante-huitards responsables de tous les maux de l’école, et refusait de mettre en place les moyens dont ce service public avait besoin, et qu’il n’a toujours pas d’ailleurs. Aujourd’hui, redevenu philosophe, l’ancien ministre balance. Fallait l’entendre, dimanche 16 sur canal+, en clair ! Interrogé sur les internats d’excellence, il s’est lâché, déclarant que « c’est une formidable idée pour ceux qui y sont, mais on se fait plaisir, on est dans la communication. En gros le chiffre de l’échec scolaire, c’est 160 000 chaque année ; si vous faites des internats d’excellence pour 400, 500, ou même 1000 élèves, vous êtes dans l’homéopathie, et ça coûte très cher….Je me souviens, c’était la grande idée de Sarkozy…On en parlait quand nous étions tous les deux ministres, en 2003-2004. Il me disait mais pourquoi tu ne crées pas ces internats ? Il faut savoir d’abord qu’on a pratiquement détruit tous les internats dans les années 70… àa a été détruit parce que la démographie a galopé, si je puis dire, et donc on a utilisé les internats pour faire des salles de classe, tout simplement. Ils ont disparu ; pour les recréer, ça coûte extrêmement cher ; en plus on est obligé de concentrer les personnels sur ces tout petits groupes[…], c’est épatant pour les gens qui y sont, mais c’est totalement non-généralisable. Paf une baffe pour nicolas le petit, et elle transforme Luc Chatel en toutou à son mèèh-maître. Es pas bèu, aquà ?
Interrogé par la journaliste sur la violence, la présence de policiers dans certains établissements, les nouveaux centres de redressements des élèves difficiles (sic) , le ministre redevenu philosophe récidive. « On reste dans des mesures homéopathiques, on se fait plaisir, on annonce…Je crois que la phrase est de Jospin, y a des bandes annonces formidables et le film est une catastrophe derrière… Tout le monde est pour…mais quand vous regardez derrière, ça ne change absolument rien à la réalité parce que ce n’est pas au niveau du problème » Tiens, ce philosophe qui voudrait transformer la réalité me deviendrait presque sympathique. .. quoique… Ces bandes annonces formidables ne m’attirent pas du tout, elles me feraient même peur. Oublions cette recherche du consensus et contentons nous des aveux d’un spécialiste. àa sert à quoi que Sarko se décarcasse et que ses amis s’agitent ? A rien, nous dit le philosophe, que des effets d’annonce. Et vlan, il flingue le dernier voyage de Chatel dans notre académie, les initiatives d’Estrosi et Ciotti, et les efforts médiatiques du recteur : pas au niveau du problème ! Et encore, notre journaliste a oublié (ou n’a pas eu le temps) de lui poser quelques questions sensibles : la formation des maitres ou le remplacement des enseignants absents par exemple. De d’amont tiran lei pèiras e de davau li recebèm !
Les derniers mots de l’entretien de M. Ferry sont significatifs : « Pour l’instant, la politique de la droite sur l’école, c’est une catastrophe absolue ». J’aurais tendance à lui donner raison, même si j’élargirais volontiers le jugement à l’ensemble des services publics, au retraites, à la sécu, à la fiscalité…. Bref, il est grand temps de les arrêter. Zo, bolegam ! Viva lo cambiament vertadier !