Valeurs et principes !
Quelques temps avant les élections, est arrivé à la maison mon bulletin de pension. Sachant que celui-ci n’est expédié aux retraités que lorsque la somme perçue est modifiée, je me réjouissais déjà, à l’idée que j’allais gagner plus, et commençait à pester contre ce pouvoir qui essayait de racoler quelques voix par des annonces de circonstances. J’avais tout faux ! Le montant brut de ma pension avait baissé. Avouez que pour la pêche aux suffrages, c’est pas la meilleure amorce Une augmentation des pensions a bien été annoncée, mais c’est pour plus tard En fait, mon bulletin ne faisait que transcrire un état de fait qui remonte à janvier : ma pension baisse parce que ma cotisation mutualiste augmente. C’est même pas un coup de nicolas le petit. En galèra !
Comment avais-je pu oublier cette décision de la MGEN, prise l’été dernier et qui avait fait l’objet d’une vaste publicité dans sa revue, valeurs mutualistes, où l’on expliquait longuement que les mesures prises étaient indispensables car la mutuelle devait assumer de nouvelles charges, améliorer son offre face à la concurrence du privé et ne recrutait pas assez de nouveaux adhérents. C’est ainsi que les cotisations pour les actifs passaient de 2,5% à 2,8% du traitement brut, qu’étaient créées des cotisations d’appel à un taux inferieur pour les moins de trente ans et que les cotisations des retraités augmentaient de 2,9% à 3,5%. Même si cela était pudiquement enveloppé avec la solidarité maintenue et les nécessités de la gestion, avouez que l’on est plus proche de la gestion assurantielle que des principes mutualistes. Aquela d’istoria !
D’ailleurs, les dirigeants de la mutuelle étaient tellement conscients de la popularité de cette décision, qu’ils ont multiplié les explications. Rien ne vaut un bon plan com. ! Ils sont même allé jusqu’à écrire dans un édito que, en passant à la retraite, en euros, les adhérents paieraient moins. C’est vrai, mais encore faut il préciser que cela a toujours été le cas : le pourcentage lié à la cotisation s’appliquant à une pension inferieure au salaire, la cotisation baisse, mécaniquement Comme elle augmente tout aussi mécaniquement quand le salaire augmente, alors qu’elle n’augmentera pas mécaniquement, mais brutalement quand l’adhérent atteindra ses 30 ans : là, c’est la hausse du pourcentage qui jouera. J’espère que mes mutualistes favoris ne conseilleront pas aux adhérents de travailler plus pour gagner plus, ou de reculer leur départ en retraite. Bien sur, cela serait de bonne gouvernance, en termes de gestion d’entreprises, mais où serait alors la différence entre la mutualité et les sociétés privées d’assurances ? Anatz pintar de gàbiàs !
Ce qui m’a le plus choqué, c’est de lire, comme justification de la hausse de ma cotisation et la baisse de mon pouvoir d’achat, que le ratio actifs/retraités est insuffisant, que ce sont les retraités qui coûtent les plus chers, que cela est dû à l’allongement de la durée de vie et aux progrès de la médecine et patati et patata Bref, tout un tas d’arguments que j’ai entendus dire tant par la Parisot que par le nicolas ou leurs sbires. J’aurais tellement aimé que la mutualité montre qu’elle a des propositions pour améliorer la Sécu, qu’il y a de nouveaux modes de gestion, que la solidarité reste une valeur sure, bref qu’elle ne contribue pas à détricoter les acquis issus du programme du Conseil National de la Résistance Zo, bolegam ! Viva lo cambiament vertadier !