Communiqué FSU

Les Lilas le 11 février 2008

La Ministre de l’Economie et des Finances Christine LAGARDE, lors de son

audition jeudi 6 février par la Commission des Finances de l’Assemblée

Nationale, a exposé les grandes lignes des propositions envisagées par

le gouvernement sur l’évolution du livret A. Celles-ci devraient être

discutées à Bruxelles cette semaine avec la commissaire européenne à la

Concurrence, Neelie Kroes.

Madame LAGARDE préconise de valider la décision de la Commission de

Bruxelles de mai 2007 qui enjoignait au gouvernement français d’ouvrir

la distribution du livret A à l’ensemble des banques privées

européennes… alors même que ce même gouvernement français auquel

appartient Mme LAGARDE a introduit devant les juridictions européennes

une procédure de contestation de cette décision de Bruxelles !

Incohérence ou double langage ?

Pire, la Ministre de l’Economie et des Finances reprend à son compte

certaines des propositions les plus dangereuses du rapport CAMDESSUS

dont la plus grave préconise l’abandon de la centralisation de la

totalité de l’épargne populaire par la Caisse des Dépôts, ce qui ne

manquera pas d’avoir des conséquences désastreuses pour le financement

du logement social.

En proposant également un abaissement de la rémunération des réseaux

collecteurs à 0,4 %, Mme LAGARDE met dangereusement en cause l’existence

de milliers de guichets de la Poste ou des Caisses d’Epargne pour la

plupart implantés en zone rurale ou dans les quartiers en difficultés.

La FSU estime ces propositions dangereuses pour l’avenir du logement

social et de la Caisse des Dépôts. Il est inacceptable de vouloir

supprimer la gratuité et la fonctionnalité de certaines opérations

bancaires liées au livret A (possibilté de retrait à partir de 1,50

euro, domiciliation de prélèvement, utilisation de « chèques de banque
»…) qui constituent pour les citoyens les plus modestes l’unique

possibilité d’accessibilité bancaire.

Devant de telles menaces, la FSU réaffirme avec force sa détermination à

agir, avec son syndicat SNUP de la Caisse des Dépôts et avec l’ensemble

de ses partenaires au sein du collectif « Pas touche au livret A » pour

exiger de l’Etat un désaveu de telles propositions et un engagement à

garantir le développement de l’efficacité du livret A au service de

l’intervention publique et des besoins sociaux les plus urgents.