Les services publics de la formation professionnelle initiale, de l’orientation et de l’emploi ne doivent pas être régionalisés
L’ARF vient de présenter à la presse son projet d’« acte III de la décentralisation ». Les Régions souhaitent de nouvelles compétences : « un grand service public de l’orientation, de l’emploi et de la formation professionnelle » et à ce titre, obtenir la responsabilité de la carte des formations initiales professionnelles à la place des autorités académiques. Pour l’orientation, l’ARF reprend le néfaste schéma actuel en cours d’application, mais la Région le dirigerait à la place de l’Etat. Pour l’Université, les Régions auraient une compétence équivalente à celle qu’elles assument pour les lycées. Elles plaident aussi pour la décentralisation de la politique de l’emploi. Enfin, elles revendiquent un pouvoir normatif afin d’adapter la législation à leur territoire.
La FSU exprime son désaccord avec un tel projet au moment où le service public de la formation et de l’emploi sont percutés par les actuelles politiques de l’Etat : RGPP, démantèlement du service public d’éducation et d’orientation, situation faite à Pôle Emploi après une fusion imposée et sans moyens pour exercer ses missions. Il est pour le moins étrange de confondre la politique menée actuellement visant à privatiser le service public avec ce que devrait être l’Etat. Un Etat qui doit se réformer et se démocratiser, redevenir porteur de l’intérêt général et d’un nouveau contrat social ambitieux dans une société plus juste et démocratique.
Par ailleurs la FSU est opposée à toute nouvelle étape de décentralisation alors que les inégalités territoriales se sont aggravées et qu’aucun mécanisme de péréquation financière digne de ce nom n’a été mis en place.
La FSU a dénoncé la RGPP tout comme la réforme des collectivités territoriales inspirées par la même politique de destruction des services publics, de mise en concurrence des territoires et des citoyens.
La FSU demande un bilan de la décentralisation actuelle, de ses forces et de ses faiblesses. Elle souhaite des évolutions permettant d’assurer plus d’égalité sur le territoire et d’améliorer les articulations Etat /décentralisation. Elle considère que les formations professionnelles initiales comme les formations générales et technologiques doivent rester de la responsabilité de l’Etat ainsi que ce qui concerne l’orientation des lycéens. Elle s’opposera à cette régionalisation de la formation professionnelle initiale, de l’orientation et de la politique de l’emploi.
L’urgence aujourd’hui n’est-elle pas plutôt de conduire un véritable débat démocratique, à partir d’un réel bilan, sur une réforme progressiste de la décentralisation et de la déconcentration favorisant le développement et l’amélioration du service public en fixant clairement les responsabilités de l’Etat et des régions ? La FSU continue d’impulser ce débat.