Le gouvernement a choisi le passage en force pour imposer un Contrat de Première Embauche qui au nom de l’emploi est un nouveau coup porté à l’avenir des jeunes mais aussi constitue un pas supplémentaire dans la remise en cause du Code du Travail.
La précarité généralisée pour les jeunes
La principale caractéristique du CPE, c’est qu’il s’agit d’un contrat de travail qui peut être résilié sans motif pendant deux ans. C’est à dire que les jeunes ainsi recrutés vont pendant toute cette période être à la merci de l’arbitraire patronal, sous la menace d’un licenciement qui pourra intervenir à tout moment avec simplement quinze jours de préavis.
Déjà la majorité des jeunes passe par des périodes de précarité avant d’accéder à un emploi stable (emplois aidés, CDD, intérim, stages) : le CPE se rajoute aux multiples formes d’emplois précaires.
Et qui peut penser que les employeurs n’auront pas recours aux CPE y compris lorsqu’ils auront besoin de recruter sur des emplois stables ? On appelle cela « l’effet d’aubaine ». En fait, pour tous les jeunes, quelle que soit leur formation et leur qualification, c’est la perspective d’une précarité généralisée et obligatoire. Et sans la moindre garantie de déboucher sur un emploi fixe ! Comment construire un projet de vie dans ces conditions ?
Une menace pour tous
Après le Contrat Nouvelle Embauche (entreprises de moins de 20 salariés), après les CDD pour les seniors, après la réduction de l’indemnisation du chômage, le CPE donne un nouveau coup de boutoir au droit du travail : la vieille revendication du patronat de pouvoir licencier sans entrave se voit confortée. De moins en moins d’emplois vont relever du Contrat à Durée Indéterminée. Le Premier Ministre annonce son intention de travailler à une réforme du CDI : on peut craindre le pire dans ce contexte, d’autant que les orientations européennes préconisent de « réexaminer le niveau de flexibilité offert » par les contrats de travail. Tout comme pour le statut de la Fonction Publique qui, dans une telle logique, risque de faire figure « d’insupportable archaïsme ».
La précarité et la flexibilité ne font pas l’emploi
Pendant qu’il développe la précarité, le gouvernement s’obstine dans une politique qui a fait la preuve de son échec en matière d’emploi : poursuite de la baisse des « charges » sur les bas salaires, élargissement des exonérations fiscales, développement de la flexibilité et remise en cause de la réduction du temps de travail, allongement de la durée de cotisations nécessaire pour une retraite à taux plein, refus de recourir à l’augmentation des salaires comme facteur de croissance, abandon des ambitions en matière de formation et de recherche, baisse des recrutements dans la fonction publique, suppression massive d’emplois.
Avoir une politique ambitieuse de l’emploi, notamment en faveur des jeunes, ce n’est pas développer la précarité mais bien changer de politique : augmenter les salaires, conforter les droits et la sécurité du travail, développer le service public d’éducation et de recherche, avoir une politique de l’emploi public répondant aux besoins.
Le 2 février, nous sommes dans l’action contre la précarité, pour les salaires, l’emploi public, les services publics, l’éducation et la recherche.
La FSU appelle tous les personnels à être dans l’action le 7 février avec les jeunes et les autres salariés et à participer massivement aux manifestations pour le retrait du CPE. La FSU a déposé un préavis de grève pour ceux qui auraient besoin d’y recourir pour participer aux manifestations.
A Nice, gare centrale Sncf, 14 h (à l’appel de FSU CGT CFDT CFTC FO UNSA UNL UNEF Collectif06 stop cpe)