Nous avons décidé de lancer cette initiative sur la base du texte suivant proposé à toutes les organisations :

En septembre prochain, de jeunes enseignants stagiaires privés de formation professionnelle vont se retrouver en pleine responsabilité de classe, le plus souvent à temps plein, devant des élèves sans avoir parfois effectué de stages pendant leur formation. Les élèves seront contraints de voir se succéder plusieurs enseignants et remplaçants à plusieurs reprises pendant l’année scolaire. Non seulement le ministère de l’éducation s’entête à ne pas vouloir limiter à 1/3 la part du service devant élèves des enseignants stagiaires, mais il ne respecte pas les engagements pris de le limiter à 2/3 afin d’utiliser le temps dégagé à leur formation.

Cela fera bientôt deux ans que la communauté éducative dénonce unanimement ce projet de formation régressif.

Mais pour le gouvernement, enseigner n’est pas un métier qui s’apprend, les logiques de suppressions de postes prédominent. A l’opposé d’une réelle ambition pour la jeunesse et les futurs enseignants, les ministres de l’Education nationale, de l’Agriculture et de l’Enseignement Supérieur projettent d’appauvrir gravement la formation professionnelle des enseignants et donc de dégrader la qualité de l’enseignement.

L’apprentissage et la mise en contexte d’enseignements que nous voulons de haut niveau ne se satisferont pas de bricolages dénués de tout cadrage national et renvoyés à des inégalités locales déjà criantes.

Les universités, leurs UFR et IUFM, ont les capacités pour concevoir des formations universitaires de qualité intégrant progressivement les dimensions disciplinaire, pédagogique et des éléments de formation professionnelle complétés durant une année de stage centrée autour de la formation des futurs enseignants.

Elever le niveau de formation des enseignants au diplôme de master, c’est choisir de les amener simultanément, à l’issu de leur formation incluant l’année de fonctionnaire stagiaire, à maîtriser les fondements scientifiques, à être en capacité de concevoir leurs propres processus de réflexion pédagogique et de recherche initiés lors de leur formation. Comprendre les élèves, leurs erreurs et être aptes à adapter ses pratiques à des situations délicates et inédites n’est pas inné et relève d’un apprentissage, s’inscrivant dans la durée et incluant progressivement contenus professionnels et disciplinaires. Ainsi comprise, cette élévation des qualifications constitue un objectif à atteindre pour la société.

A ce jour, tout reste à faire pour améliorer la formation des enseignants partout sur le territoire ; pour démocratiser l’accès et la réussite des élèves et étudiants de la maternelle à l’université. Maintenant et plus que jamais s’impose la remise à plat de cette réforme qui constitue une très importante régression du système éducatif.

Devant une opposition au niveau rarement atteint et avant d’enclencher des dégâts irréversibles, il est temps de sortir du labyrinthe qu’est devenue la formation des enseignants pour les étudiants, les nouveaux recrutés et pour leurs formateurs. A quatre mois de la rentrée scolaire, il est temps de mettre un terme à deux années d’improvisation et de mépris. L’avenir de la jeunesse est en cause.

Les organisations signataires décident, le 20 mai 2010 prochain, par des initiatives partout sur le territoire :

o De faire un état des lieux revendicatif de la multitude de situations résultant des effets de la réforme ;

o D’alerter l’opinion publique et les élus de la dangerosité d’une réforme menée dans l’impréparation gouvernementale ;

o De peser sur la mise en place des effets nocifs dès la rentrée 2010 et d’élaborer et porter des propositions alternatives.