Nice, le 8 novembre 2005

Communiqué de presse FSU 06

Le Premier ministre vient de recevoir des enseignants travaillant dans des établissements scolaires de zones sensibles. Il annonce des "propositions concrètes" pour la semaine prochaine.

S’il est légitime et positif que le Premier Ministre manifeste son intérêt pour l’école et ses personnels qui sont au quotidien confrontés aux problèmes que rencontrent ces quartiers, la FSU attend qu’il écoute les propositions et les revendications que ces personnels formulent depuis longtemps avec leurs organisations représentatives et qu’il modifie profondément une politique qui va à l’inverse de ce qui est nécessaire .

Il importe d’en finir avec les suppressions de postes qui frappent prioritairement les écoles, collèges et lycées des quartiers les plus en difficulté, de rompre avec la politique de tri social que la loi Fillon entend renforcer, de relancer une politique d’éducation prioritaire. Il faut à la fois assurer la réussite de tous, offrir des perspectives aux jeunes, développer le dialogue et le travail éducatif et rendre les conditions d’exercice plus attractives pour maintenir dans les établissements scolaires de ces quartiers des équipes stables, notamment en améliorant les conditions de travail et la formation de tous, en allégeant les effectifs des classes, en renforçant l’encadrement pédagogique et éducatif.

Mais au delà, la crise qui se manifeste montre les conséquences dramatiques de politiques qui depuis des années accentuent les phénomènes de ségrégation urbaine, de discrimination et d’exclusion, développent les inégalités et la précarité en remettant en cause les droits collectifs et les solidarités, dépouillent les services publics des moyens d’assurer partout une présence efficace, stigmatisent les jeunes considérés a priori comme des délinquants potentiels.

Il importe de modifier profondément ces politiques, d’être ambitieux pour notre jeunesse et de lutter résolument contre les inégalités.

Les propositions existent, elles doivent être débattues et négociées au plus vite. C’est dans cet esprit que la FSU demande à être reçue d’urgence par le Premier Ministre.