Monsieur le Recteur,

Après la réussite de la journée de grève et de manifestations du 8 février dans la fonction publique, les actions locales qui se développent dans les établissements du second degré marquent la détermination des enseignants à obtenir satisfaction pour leurs revendications :

"-" abrogation du décret sur les obligations de service qui pénalisera injustement près de 100 000 enseignants et qui remet en cause la qualité de l’enseignement en généralisant les affectations sur plusieurs disciplines et sur plusieurs établissements

"-" ouverture sur cette base, de négociations sur la prise en compte de la charge de travail des enseignants

"-" rétablissement des postes supprimés à la rentrée 2007, ce qui suppose un collectif budgétaire.

Si le ministre de l’éducation nationale, comme à chaque fois, minimise la mobilisation, nous notons avec satisfaction que Xavier Darcos chargé de mission de Nicolas Sarkosy, Ségolène Royal et François Bayrou se sont engagés à abroger le décret en cas de victoire aux élections présidentielles. Ces propos apparaissent à nos yeux comme un désavoeu d’un ministre dont on retiendra surtout les projets rétrogrades et le mépris pour les personnels.

Dans le contexte actuel, il nous paraît opportun d’évoquer la manière avec laquelle vous avez, Monsieur le Recteur, appliqué les directives ministérielles : avec rigueur voire avec zèle.

Sanctions financières contre les directeurs d école : vous êtes un des premiers recteurs à ponctionner nos collègues en grève administrative alors que dans la moitié des départements cette menace n’a pas été annoncée pour ceux qui poursuivent l’action de blocage administratif.

Modification du décret de 1950 : les documents portés à notre connaissance illustrent la célérité dans l’application d’un texte contesté par toute la profession et l’ensemble des organisations syndicales dont le ministre ne peut minimiser la représentativité. Ce texte se traduit dans notre académie par la multiplication des postes à complément de service sur plusieurs établissements (plus de 200 ) sans aucune limite géographique.

Dialogue social : il nous faut lire Nice matin (édition de Fréjus Saint Raphael) pour connaître la sectorisation du nouveau lycée du Muy et apprendre qu’un arrêté a été pris au mois de décembre ! Il nous faut encore lire les dépêches de l’AEF, pour découvrir le contenu de la charte de coopération avec l’enseignement secondaire et les universités de Sophia et Toulon sud. Aucun dialogue avec les organisations représentatives des personnels, et même pas une information officielle.

Pour conclure, nous vous invitons, Monsieur le Recteur, à reconsidérer votre position sur les sanctions financières contre les directeurs d’école et surtout de ne pas prendre aujourd’hui des décisions qu’il faudra sans doute revoir dans quelques semaines.