Le choix du président de la République de recourir à l’emprunt plutôt que de revenir sur sa politique fiscale va se traduire par le maintien des inégalités et des injustices en matière de redistribution et par des nouvelles amputations de moyens des services publics et de la protection sociale au détriment des solidarités et de la lutte contre les inégalités. Ses annonces le confirment puisqu’il prétend compenser l’accroissement de la dette que génère cet emprunt en accentuant les coupes claires dans les dépenses publiques et en sacrifiant encore plus des services publics qui répondent aux besoins de notre société.
Et si les annonces en matière d’enseignement supérieur et de recherche montrent une forme de reconnaissance du sous financement de ces secteurs les choix annoncés consistent à attribuer des dotations en capital à un nombre limité (cinq à dix) de « pôles » laissant réellement utilisables les seuls maigres intérêts produits. Les pôles ainsi concernés seront, faute de débat démocratique contradictoire, choisis arbitrairement par des personnalités ou des instances à la légitimité contestable et ils seront mis en concurrence dans une logique où la marchandisation risque de l’emporter sur l’intérêt général. Bien loin d’un effort pour améliorer la réussite de tous les jeunes ces décisions vont se traduire par une accroissement des inégalités et une nouvelle tentative de recomposition technocratique et stérilisante de l’enseignement supérieur et de la recherche.
C’est la même logique inégalitaire qui préside au choix de financer des internats dits d’excellence plutôt qu’une politique qui assure à tous le droit à une éducation de qualité.
La FSU continue d’exiger une autre politique fiscale qui permette à la fois de réduire l’endettement du pays et d’assurer véritablement la défense de l’intérêt général et la lutte contre les inégalités.