Un élève ouvre le feu dans son lycée avant d’être interpellé : 8 blessés légers Grasse, FRANCE | AFP | 16/03/2017 14:19 UTC+1 | mise à jour le 16/03/2017 16:42 UTC+1
Un adolescent dont les motivations ne seraient pas terroristes et qui a agi seul a ouvert le feu jeudi dans son établissement de Grasse avant d’être interpellé quelques instants après cette fusillade qui a fait au total 8 blessés légers, dont le proviseur du lycée.
"Un élève du Lycée Alexis de Tocqueville à Grasse est entré dans l’établissement aux alentours de 12H30, il était armé avec un fusil de chasse. Il a agressé pour des motifs qui restent à déterminer le proviseur et trois autres de ses camarades. Le bilan provisoire fait état de quatre blessés par plombs (urgences relatives) tous hospitalisés et de quatre autres victimes évacuées (choquées ou blessées par bousculade)", a précisé en milieu d’après-midi la préfecture des Alpes-Maritimes.
Le suspect âgé de 17 ans a été retrouvé en possession de plusieurs armes et est "a priori inconnu des services de police", a-t-on précisé de source policière. Il paraît avoir agi seul, selon cette source, alors que les enquêteurs avaient initialement émis l’hypothèse d’une seconde personne en fuite. Il était armé d’un fusil, de deux armes de poing et de deux grenades.
Le confinement de tous les établissements scolaires du département, déclenché peu après la fusillade, avait été levé dans l’après-midi, mais l’accès au lycée Tocqueville, un grand bâtiment moderne situé dans la périphérie de Grasse, était complètement verrouillé en milieu d’après-midi, la presse était maintenue à distance, à un rond-point situé à plusieurs centaines de mètres au dessus de l’établissement, en contrebas dans cette ville au relief très marqué. Un hélicoptère survolait régulièrement la zone.
Des photos de Columbine –
Mokhtaria, 15 ans, élève en seconde générale, fumait avec des amis dans le garage à motos du lycée lorsque les tirs ont retenti : "On a entendu des coups de feu à 12H45." Sa copine Audrey poursuit : "On a été sauvées par la clope !" Mokhtaria continue : "On a vu plein de gens descendre en criant : +Y’a un taré qui tire sur les gens !+ On est parties en courant".
L’enquête ne s’oriente "pas du tout sur la voie" du terrorisme, a précisé à l’AFP le président (LR) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur Christian Estrosi, "on est plutôt sur quelqu’un qui semble avoir des problèmes psychologiques".
Sur des comptes Facebook, Twitter et Youtube correspondant au nom du principal suspect, plusieurs photos et vidéos de tuerie comme celle de Columbine aux Etats-Unis —une fusillade survenue dans un lycée du Colorado qui avait fait 13 morts en 1999—, ou encore une vidéo d’une personne avec un masque de clown brandissant un pistolet.
"Certains élèves sont partis et ont essayé de se réfugier au magasin Leclerc voisin, ce qui a créé un mouvement de panique et une rumeur d’attentat", a expliqué la mairie. "Il a été demandé aux autres élèves de rester dans le lycée et de ne pas céder à la panique", a-t-elle ajouté.
La fusillade a entraîné le déclenchement de l’alerte attentat de l’application pour smartphones SAIP par les autorités : la mention "Alerte attentat" au "Lycée Alexis de Tocqueville" est apparue sur les écrans des téléphones mobiles équipés. Cette alerte avait été levée dans l’après-midi.
Le lycée Tocqueville, qui offre surtout des filières scientifiques, est considéré localement comme un lycée de bon niveau.
A la suite à cette fusillade, ainsi qu’après l’explosion d’un colis piégé au siège du FMI à Paris, qualifiée d’attentat par François Hollande, le Premier ministre Bernard Cazeneuve a écourté une visite dans la Somme et pris l’hélicoptère en urgence depuis Rue, dernière étape de son déplacement.
L’explosion au FMI et la fusillade dans le lycée de Grasse conduisent à "justifier l’état d’urgence", qui "durera jusqu’au 15 juillet", a réaffirmé François Hollande dans l’après-midi à son arrivée pour un déplacement en Corrèze.
Communiqué de presse de la FSU 06 :
La FSU 06 vient d’apprendre les évènements tragiques qui se sont déroulés au lycée Toqueville de Grasse.
Sous l’émotion de cet acte, la FSU assure de son soutien les personnels du lycée ainsi que les élèves et leurs familles.
Nice, le 16 mars 2017