Au-delà des discours officiels, prestations télévisuelles du Président de la République ou de ministres, tous sur le registre de l’autosatisfaction, la réalité de la persistance de la crise est cruellement révélée par le bilan de l’état du marché du travail pour l’année 2010.
Le chiffre symbolique de 4 millions d’inscrits (4,3 millions ; chômeurs de cat A, B et C) est franchi et des tendances lourdes soulignées sont extrêmement inquiétantes :
Le chômage des femmes est en progression par rapport à celui des hommes atteignant +6,2% et 204.2900 inscrites (cat A, B, C, sur 1 an). Faut-il rappeler après l’allongement du temps de travail dû à la réforme des retraites, les inégalités dont elles sont victimes ?
Le chômage de longue durée, signe du report des stigmates de la crise, connaît une véritable explosion, +19,8% en 1 an (+ 252.000 personnes), avec un pic pour les chômeurs inscrits de 2 à – de 3 ans de plus 38,6%.
Le nombre des demandeurs d’emploi de + de 50 ans connaît lui aussi une augmentation sensible avec + de 16,3% d’évolution en 1 an (757.000 inscrits).

Ces 2 derniers phénomènes entrent en écho une fois encore avec les effets de la contre-réforme des retraites, allongeant la durée de maintien au chômage.
La renégociation en cours de la convention UNEDIC se trouve percutée puisque par un tour de passe-passe financier, le gouvernement veut faire porter sur l’UNEDIC le financement de l’allocation équivalant retraite. De même se font sentir diverses mesures concernant les contrats AIDES ou la suppression des dispositifs de financement pour certaines catégories de chômeurs en formation.
Les ruptures conventionnelles du CDI connaissent une évolution très inquiétante avec un volume de 242.801 sur l’année. Or, elle cache très souvent des processus de licenciements économiques déguisés et servent de véritables dispositifs de préretraites permettant au patronat de transférer leur coût sur l’UNEDIC.
C’est une tout autre politique de l’emploi que réclame la situation sociale du pays. Il est urgent de favoriser la création de centaines de milliers d’emplois durables.
La diminution des moyens de Pôle Emploi est inacceptable et contre productive notamment à l’heure ou personne ne sait si Pôle Emploi aura les moyens de la prise en charge du dossier global des précaires licenciés des administrations publiques. L’ensemble des CDD de Pôle Emploi doit être CDIsé immédiatement.

Enfin, cela donne un contexte dramatique aux négociations UNEDIC, qui ne peuvent être axées sur la reconduction du dispositif antérieur.
L’amélioration des droits, l’augmentation des publics couverts, l’augmentation des indemnités, l’abondement financier doivent être à l’ordre du jour.

La FSU est disponible pour participer à toutes mobilisations unitaires larges allant dans ce sens. Elle rappelle son exigence d’ouverture de la négociation à l’ensemble des composantes syndicales et aux associations de chômeurs.