Les 6 et 7 mars 2012 va avoir lieu le procès du policier à l’origine du tir de flashball ayant entrainé la mutilation d’un lycéen, mineur au moment des faits, lors d’une manifestation pacifique dans le cadre des mobilisations contre la loi LRU (Liberté et Responsabilité des Universités), à Nantes le 27 novembre 2007 devant le rectorat.

Sans la ténacité de la famille, sans le mouvement général de soutien face au mur d’obstacles érigé pour faire droit à la victime, ce procès n’aurait pas pu avoir lieu. Il est l’aboutissement d’un mouvement des consciences pour que la police dans notre pays ne soit pas au-dessus des lois. L’armement des policiers pose question. Les pratiques sécuritaires basées sur des politiques du chiffre sont encouragées. Les tensions ainsi engendrées favorisent autant les populismes qu’elles ouvrent la voie aux « bavures », aux violences, voire aux interpellations entraînant des décès comme récemment encore à Marseille et Clermont-Ferrand. Les fonctionnaires de police sont soumis à des injonctions émanant le plus souvent des plus hautes autorités de l’Etat. La violence institutionnelle ne peut s’exercer que si elle bénéficie de complicités actives ou passives dans la chaîne de commandements.

La FSU attend de ce procès qu’il puisse permettre d’expliquer comment un fonctionnaire de police, agissant au nom de la République, a pu en arriver à se servir d’une arme en « expérimentation » ayant la réputation de mutiler et causer de graves lésions, en particulier lors de tirs au visage. Les militants syndicaux sont particulièrement exposés et sensibilisés aux questions d’ordre public, aux libertés et conditions d’organisation des manifestations et rassemblements. Plusieurs d’entre eux (enseignants, ouvriers, chômeurs) ont été victimes de violences et actes de répression disproportionnés que le maintien de l’ordre ne saurait à lui seul justifier.

En soutien à la victime, Pierre, à sa famille, la FSU appelle à une expression publique unitaire et un rassemblement le mercredi 7 mars à 14H devant le palais de justice de Nantes.