CP FSU

Droit au logement

5 janvier 2007

La FSU, signataire de la Charte du Canal Saint Martin, se réjouit de voir que le travail des militants qui luttent depuis des années sur le terrain du droit au logement est aujourd’hui reconnu et entendu.

Le scandale du mal-logement et la situation effroyable vécue par les personnes sans logis, conséquences désastreuses d’une politique qui laisse au bord du chemin plusieurs millions de nos concitoyens, est à nouveau sur le devant de la scène, obligeant le gouvernement à annoncer par la voix du Premier ministre qu’un projet de loi allait être présenté au parlement pour la création d’un droit au logement opposable.

Pour autant, la FSU appelle à la vigilance car les effets d’annonce en période électorale sont trop fréquents. Une telle loi est nécessaire, et doit être adoptée et mise en oeuvre rapidement, mais elle ne saurait résoudre à elle seule le manque criant de logements sociaux dans notre pays. Elle ne doit pas non plus conduire à défausser l’Etat de ses responsabilités vers les seules communes, sans leur donner les moyens de les assumer. A l’inverse, elle ne doit pas non plus permettre aux communes qui ne se soumettent pas à leurs obligations de construction de logements sociaux de se défausser sur l’Etat.

Un droit au logement opposable n’a de sens que si des moyens très importants sont mis en oeuvre pour le rendre effectif, et en particulier un programme massif de construction. A ce titre, la loi Solidarité et Renouvellement Urbain doit être appliquée dans toute sa rigueur et les sanctions renforcées, car de nombreuses communes préfèrent payer des amendes plutôt que de s’y soumettre.

La construction des logements sociaux manquants est une priorité, de même que celle de logements d’urgence, et la FSU exige que la récente reconnaissance par le chef de l’Etat et celui du gouvernement d’une telle nécessité soit suivie d’effet avant la fin de la législature.

En attendant, la FSU souhaite que la loi de réquisition soit appliquée largement afin qu’au plus vite cesse cette situation inadmissible de personnes vivant dans la plus grande précarité, qu’aucune expulsion sans relogement ne soit possible, que les allocations familiales soient revalorisées significativement, que soit mise en place une véritable politique sociale de réinsertion et d’accompagnement des sans-logis dans l’emploi et la vie sociale. Elle souhaite aussi que les pouvoirs publics inscrivent durablement le droit au logement comme fondamental et se donnent les moyens d’en assurer l’effectivité, à travers un service public du logement renforcé, à l’inverse des politiques pratiquées ces dernières années.