Entre deux comités techniques paritaires…

Entre le 8 juin et le 7 juillet, l’ambiance diffusée par le gouvernement a changé. Pour en juger, voici deux extraits de nos déclarations liminaires.

« la FSU se félicite de la suspension de la présentation des décrets de la loi Fillon, contrairement à certaines associations et organisations syndicales. Nous continuerons de combattre cette réforme dans tous ses aspects comme par exemple, la vision étriquée de la formation des personnels ou du remplacement Il faut un collectif budgétaire : le changement de ministre doit être mis à profit pour relancer cette demande, en particulier pour notre académie. »

« Ce jour se tient un conseil supérieur de l’éducation qui marque le retour du conflit entre le ministère et les personnels. En effet après avoirdéclaré qu’il se tenait à l’écoute des personnels, le ministre perd l’occasion de remettre à plat les mesures Fillon

Le 1er ministre avance l’idée scandaleuse de rachat d’heures statutaires à certains professeurs dans la logique « travailler plus pour gagner plus » et pour éviter de créer les postes à la rentrée : celle-ci s’annonce particulièrement difficile et les chiffres de juin de Géographie pour l’Ecole montre que notre académie demeure la voiture balai du Tour de l’Education. Nous réclamons un collectif budgétaire pour la rentrée 2005, un révision à la hausse pour 2006.

Le 1er ministre déclare avoir entendu le message du 29 mai -lequel ?- ; en tout cas, il n’a pas

entendu celui des personnels et des lycéens !

Les projets de PACTE et CDI dont nous réaffirmons qu’ils sont l’amorce de la disparition du statut de fonctionnaire, passeraient pendant l’été par ordonnances : là encore, le gouvernement choisit le passage en force, cela nous rappelle l’été 2003 et la phase II de la décentralisation. »

Les grandes questions à l’ordre du jour de ces CTPA ont été les plans de formation continue et la LOLF (loi organique relative aux lois de finances).

Globalement, nous retrouvons la tendance à privilégier les stages qui sont des commandes ministérielles au détriment des demandes de nos collègues telles les formations universitaires et les échanges de pratiques. Depuis deux ans, il y avait eu une amélioration sensible que nous n’avons pas retrouvé, ce qui a provoqué un débat. Dans le second degré, la baisse du nombre de modules pour les stages tout public signifie pour nous un recul de l’offre de formation. Si les plans ATOSS et 1er degré (un par département) semblent plus proches des collègues, c’est sans doute dû à un travail plus en liaison avec les organisations syndicales (à des degrés et des niveaux divers) : c’est sur cet axe que nous travaillerons l’an prochain. C’est d’autant plus nécessaire que les formateurs ne trouvent pas le lieu d’expression dans les premières phases d’élaboration des plans de formation.

Autre point : nous avons renouvelé notre opposition à la disparition des MI/SE (« surveillants »), pointer encore le danger de laisser aux hiérarchies locales le soin de recruter des personnels. Un bilan fait par les services montre combien nos craintes étaient justifiées : en particulier dans les collèges et les LP, les Assistants d’Education ne sont pas étudiants : au total, 56 % des 1600 AED n’étaient pas étudiants au moment de leur recrutement ! Cela ne nous a pas empêché de poser la question de leur formation.

La LOLF : une autre culture !

En résumé, il va falloir gérer ici ce qui se gérait jusqu’à présent au ministère. (avec quels moyens ?). Nos impressions se résument en quelques mots : usine à gaz, gros chantier, expérience 1er degré pas donnée, encore des incertitudes dans la réglementation, impact certains sur nos vies professionnelles.

Un tel budget sera encadré par des critères de performance multiples et dont on ne voit pas toujours la pertinence : prendra-t-on en compte la démographie de cette académie, rien n’est moins sûr.

Le chantier devrait être bouclé fin octobre pour être présenté au ministère en fin d’année.

Nous avons obtenu d’en avoir une connaissance globale avant d’entamer l’année 2006 avec les implantations de postes : ce qui vous semble une évidence n’ a pas semblé en être une au premier abord. Sachez pour résumer grossièrement, qu’un effort en terme de postes ouverts aurait des conséquences plus tard sur les personnels, puisque le rectorat travaillera sur une masse salariale : plus de promotions, plus d’argent dépensé, moins de marges en termes d’emplois.Il reste des dispositions non encore arrêtées comme les promotions (critère national mais lequel ?), les budgets d’établissement, le rôle financier des critères…

L’impression d’un chantier pas bien piloté serait un danger : si comme toute les réformes depuis quelques années, la volonté d’accélérer le rythme contribue à des dysfonctionnements, le squelette de cette régionalisation des budgets est solide. Il va lier emplois, rémunérations, fonctionnement et critères de rendement : imposer aux académies de faire des choix locaux y compris sur les personnels, dans le cadre d’une enveloppe financière décidée au ministère. Tout un programme.