Le SNU-ANPE-FSU, organisation majoritaire au sein de l’ANPE, se prononce contre le projet de fusion UNEDIC ANPE présenté par le Chef de l’Etat, qui reprend le programme de l’UMP du candidat Sarkozy. Il s’agit là d’un tripatouillage institutionnel masquant l’échec de la politique gouvernementale contre le chômage.

Une telle mesure n’aurait de sens que si elle s’inspirait d’une politique publique en faveur des demandeurs d’emplois et d’une lutte énergique contre le chômage. Or c’est le contraire qui se passe aujourd’hui. Alors que l’UNEDIC devrait être une pièce essentielle du Service Public de l’Emploi, la gestion calamiteuse de cet organisme par le MEDEF, la CFDT, la CFTC et la CGC conduit à un résultat inverse et sans appel : plus de la moitié des demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE ne sont pas indemnisés. C’est donc la moitié des chômeurs français qui se trouve exclue de l’Assurance Chômage et vient gonfler le nombre de bénéficiaires du RMI et autres minima sociaux.

C’est pourquoi le SNU-ANPE-FSU se prononce pour :

"-" une renégociation de la convention UNEDIC permettant une indemnisation correcte de tous les demandeurs d’emploi

"-" la transformation complète de la gestion de cet organisme.

L’ANPE de son côté est attaquée dans ses missions fondamentales de Service Public. La loi Borloo, dite de cohésion sociale, a ouvert la voie à la création d’officines privées de placement. L’UNEDIC en profite pour organiser la concurrence à l’encontre de l’ANPE. Un décret d’août 2005 sur le contrôle des chômeurs, ainsi qu’une politique folle, au nom trompeur de Suivi Mensuel Personnalisé, voudraient transformer l’Agence en organisme de contrôle social et de police des chômeurs. Un projet de décret, aujourd’hui entre les mains du Conseil d’Etat, vise à créer des filiales commerciales de l’ANPE.

Le dépeçage du Service Public de l’Emploi est en marche. Dans ces conditions, une fusion-absorption de l’ANPE au sein d’un organisme aux ordres du MEDEF ne pourrait signifier qu’une aggravation du sort des chômeurs et l’abandon de toute politique publique visant réellement au plein emploi.

C’est ce qui conduit le SNU-ANPE-FSU à s’opposer à ce projet de fusion. Le SNU se prononce pour une réorganisation complète du Service Public de l’Emploi incluant l’UNEDIC, les Missions Locales pour l’insertion des jeunes, les services du Ministère du Travail et l’AFPA.

Paris, le 11 janvier 2007