Faire le bilan de la rentrée sans évoquer les incidents qui ont fait la une de l’actualité il y a quelques semaines est impossible : je voudrais ici simplement rappeler

1. que cela donne encore plus d’importance à l’Ecole et au travail d’éducation qui doit y être fait

2. que les réponses à long terme ne peuvent être que dans l’amélioration des services publics dont celui d’éducation.

De ce point de vue, ni la réforme qui se met en place, ni le budget 2006 avec ses milliers de suppressions de postes, ajouté au gel de crédits 2005, ne vont dans le bon sens.

Le bilan de la rentrée n’est pas bon, de la maternelle au collège.

Je voudrais insister sur un seul point : le maillage du service public sur le territoire des A.M. ne peut pas se contenter de faire face à l’urgence. Si nous avons connu deux plans de construction des collèges qui ont permis de rattraper un retard réel et à présent un plan « collèges » conçu pour améliorer la qualité de l’équipement

1. il ne sera efficace que s’il y a aussi une réponse en terme d’emplois stables : c’est l’exemple des TOS, où le potentiel est très inférieur aux besoins puisqu’à ce jour plus de 300 emplois précaires (de plus en plus précaires, d’un maximum de 5 ans à un maximum de 2 ans) exercent avec les personnels titulaires de l’éducation le fonctionnement au quotidien des collèges

2. à long terme, parce que nos propositions ne se limitent pas à demander plus de crédits, il nous semble qu’il faut réfléchir dans la globalité.

L’Ecole est dépendante de son environnement économique et social :elle a un travail essentiel mais elle y répond d’autant mieux qu’autour d’elle des conditions sont réunies. Les réponses doivent être collectives : à ce propos, les déclarations d’un ministre sur les ZEP sont proprement scandaleuses, les ZEP ont permis de réelles avancées et on aurait tort de les enterrer ou de les rendre la politique de ZEP responsables de la situation, c’est inadmissible et faux.

Aujourd’hui, ici, dans ce département, la tendance est à des centres de travail éloignés des centres d’habitations, des quartiers où se concentrent les problèmes économiques.

Des parents de nos écoliers, de nos collégiens rentrent tard (conditions d’emploi, transports saturés), des écoliers, des collégiens se retrouvent loin des centres de vie culturels, associatifs, ensemble, ils sont maintenus dans un cadre fermé.

Une troisième phase du travail commun E.N.-C.G. pourrait donc être d’envisager l’aménagement du territoire en travaillant les deux aspects simultanément et non l’un après l’autre : rapprocher les centres des villes et les logements populaires, impulser une implantation des autres services publics partout, réduire les temps de transports et la fatigue autant physique que nerveuse de ceux qui travaillent.

En ce sens et puisque le Conseil Général aura dès 2006 en charge la carte scolaire, nous attirons l’attention sur le collège Vernier, c’est un exemple : il lui faut plus d’espace, il lui faut retrouver une mixité sociale (le taux des enfants dits « des collines » est passé de 30 à 10 % en une décennie). Il s’y faisait beaucoup de choses, des projets nombreux et efficaces qui confrontaient les habitudes de vie, les cultures. Aujourd’hui, la sonnette d’alarme est tirée : dans le noyau dur des personnels (ceux des projets), on entend parler de demandes de mutation Si l’on ne réagit, rapidement, nous allons vers de gros problèmes.

Enfin, monsieur l’Inspecteur d’Académie, nous voudrions avoir des BOP plus précis (par exemple, lire 3, 6 milliards en dépense de personnel pré-élémentaire, cela ne dit rien sur le plafond d’emplois envisagé pour 2006).