Si le budget de l’éducation nationale demeure le premier budget de l’état, ce qui s’explique normalement par son périmètre, il ne figure pas à l’évidence parmi les priorités du gouvernement et il est touché de plein fouet par une politique dont la première préoccupation est de réduire les dépenses sans souci de l’avenir. Et les artifices de présentation ne changent pas cette réalité.

Ainsi l’augmentation affichée de 3,6% à périmètre constant doit être ramenée à une réalité moins glorieuse lorsque l’on sait que 1,67 points correspondent simplement aux effets des augmentations de salaires intervenues en 2005.

Si en matière d’emploi les pertes semblent moindres par rapport aux années précédentes, elles viennent s’ajouter à celles déjà subies et, loin d’amorcer une remontée de la pente, elles l’accentuent un peu plus.

Ainsi les créations dans le premier degré sont tout autant insuffisantes au regard des besoins qu’elles l’étaient en 2005 et vont amplifier les difficultés déjà rencontrées à cette rentrée.

Dans les lycées et collèges les suppressions annoncées s’ajoutent à la saignée des trois dernières années et l’absence de mention des emplois de stagiaires fait peser un doute sur l’évolution des recrutements, déterminante pour l’avenir.

La création de 300 emplois d’infirmières est conforme aux engagements mais ne saurait masquer l’absence de créations d’emplois de personnels pourtant indispensables au système éducatif, comme les assistantes sociales ou les administratifs.

On peut souligner que les promesses de moyens nouveaux liés à la mise en oeuvre de la loi Fillon ne sont pas tenues : les mesures nouvelles seront pour l’essentiel financées par redéploiements, ce qui ne fera qu’en aggraver la nocivité.

Bref le système éducatif, confronté à des difficultés accrues, sera demain encore moins qu’aujourd’hui en mesure d’y faire face et d’impulser une politique ambitieuse de réussite de tous les jeunes.

Quant à l’enseignement supérieur et la recherche, les mesures du budget 2006 sont insuffisantes en financement et en créations d’emplois. En outre la conférence de presse de ce jour est caractérisée par un montage complexe de chiffres pour donner l’illusion d’une prise en compte des objectifs pourtant souscrits par les pouvoirs publics à Lisbonne : 3 % du PIB d’effort pour la recherche. On reste très loin des créations d’emplois absolument nécessaires dont ce secteur a besoin et qui étaient chiffrées dans un rapport du commissariat au plan (du 28 septembre !) à 14700 postes à l’horizon 2013. Et, en l’état, leur programmation pluriannuelle est toujours refusée.

Pour la FSU ces annonces sont autant de raisons supplémentaires de réussir la mobilisation du 4 octobre.