Reforme du lycée : des pistes sans horizon.ou perseverare diabolicum
Le ministère a présenté ce matin aux organisations syndicales ses pistes de réforme.
Les axes annoncés depuis un mois sont confirmés.

La FSU prend acte du maintien des voies générales et technologiques, organisées en séries et de la mise en place d’une rénovation des séries technologiques industrielles et de laboratoire à la rentrée 2011. Cependant, elle constate que la réforme ne vise pas à un élargissement de l’accès au baccalauréat, mais à un simple rééquilibrage des flux actuels. Tournant le dos à une nécessaire démocratisation, ce projet tente d’aménager l’existant, sans autre ambition que de fluidifier les parcours à l’interne des différentes voies.

Le ministère fuit le débat pourtant fondamental sur les contenus d’enseignement au lycée et sur pourquoi et comment on doit les enseigner. Rejetant un cadrage national, le ministère accorde un rôle considérable à l’ établissement et au chef d’établissement pour les choix en matière de modalités de dédoublements, d’aide, de soutien et d’apprentissage de l’autonomie en globalisant les heures qui leurs sont dévolues.

Il refuse, pour des raisons essentiellement budgétaires, d’entendre la demande d’une amélioration des conditions de travail et d’étude (allégement des effectifs, augmentation du nombre d’heures en petits groupe, amélioration de l’encadrement du temps de travail des lycéens en dehors des heures de cours).En revanche l’introduction deux heures d’accompagnement se fait au détriment des horaires disciplinaires. La possibilité de correction de trajectoire se limite à la mise en place d’enseignements communs en première générale et de stages pendant les vacances scolaires !

L’organisation préconisée de la réforme en réduisant de moitié les horaires des actuels enseignements de détermination (hors la LV2) marginalise ces disciplines, ne permet pas les approfondissements nécessaires à de véritables choix d’orientation et n’accroche pas réellement les séries technologiques à la classe de seconde. En proposant aux établissements de choisir une organisation semestrielle de ces enseignements, le ministère tente de réintroduire les éléments du projet Darcos qui avait été largement rejeté.

La FSU appelle solennellement le ministre à ne pas persévérer dans des choix qui, de fait, ne résoudront aucun des problèmes que rencontre l’actuel lycée général et technologique. La démocratisation de l’accès au baccalauréat impose un travail de fond sur les contenus, les pratiques et une articulation avec le lycée professionnel absents du projet. Nombre de disciplines, pourtant indispensables dans la construction d’une culture commune qui forge aussi l’identité et la citoyenneté, risquent d’être les victimes d’un projet qui élude la question de l’investissement nécessaire à la prise en charge d’une part plus importante d’une génération au lycée général et technologique.

Cela confirme la nécessité pour les personnels de participer massivement à la grève du 24 pour d’autres choix dans l’Education.