La FSU avait exprimé sa condamnation et son rejet du projet de traité établissant une constitution pour l’Europe : elle se réjouit du résultat particulièrement net du référendum dans un contexte de large participation au vote. Elle se félicite surtout de la qualité et de l’intensité du débat citoyen qui, en liaison avec les luttes, a abouti à ce résultat : celui-ci montre que la majorité des français n’a pas rejeté l’Europe mais les politiques néo-libérales qui ont pesé sur sa construction et que le projet de traité prétendait constitutionnaliser. Ils ont par leur vote manifesté également leur refus de ces politiques conduites ces dernières années en France, que le gouvernement n’a pas voulu infléchir en 2002 et 2004 et exprimé leur exigence de changements profonds en matière économique et sociale, confirmant ainsi toutes les luttes que nous avons menées .
Le président et le gouvernement doivent entendre et faire sans attendre les gestes indispensables qui prennent en compte les revendications portées par les mouvements sociaux, qui rompent avec les politiques conduites ces dernières années et qui engagent de véritables changements en termes de salaires, d’emploi,de protection sociale, de fonction publique, de services publics, de recherche et d’éducation. Dans l’immédiat la FSU exprimera notamment, pour ses champs de syndicalisation, les exigences suivantes :
* en matière d’éducation, un collectif budgétaire pour assurer la rentrée 2005, l’abrogation de la loi Fillon et une nouvelle négociation sur l’éducation et la recherche ;
* en matière de fonction publique, l’ouverture dès juin de négociations salariales, la reconstructuration de la grille avec comme première étape la catégorie C, la résorption de la précarité, l’abandon des transferts de missions et de personnels ainsi que des remies en cause des statuts ;
* une autre politique de l’emploi, ce qui implique la remise en cause de la loi Borloo.
Le gouvernement se doit simultanément de proposer aux autres pays européens des orientations correspondant aux attentes exprimées par les français. Dans ce contexte le mouvement syndical a une responsabilité particulière : à la fois relancer dans l’unité les luttes nécessaires pour faire aboutir les revendications qui se sont exprimées avec force et contribuer à la construction d’alternatives en France et en Europe, en travaillant avec les autres composantes du mouvement social dans le respect de la spécificité et de l’apport de chacun. La FSU propose en particulier aux organisations syndicales françaises de se rencontrer sans exclusive pour débattre de la situation, construire des propositions pour une autre politique et rassembler largement les personnels et salariés dans les luttes indispensables en prolongement de celles menées ces derniers mois.
Elle entend également s’adresser aux mouvements syndicaux des divers pays européens afin de rechercher les moyens d’organiser avec eux les mobilisations pour une Europe fondée sur le développement durable et partagé,la paix, le progrès social, la lutte contre le chômage, l’éducation, la recherche et la place des services publics.