L’allocution du Président de la République à l’occasion des voeux aux forces vives est marquée par un assourdissant silence sur la plupart des grandes questions posées à notre société ces derniers mois et sur nombre de défis décisifs pour l’avenir et le développement tant économique que social. Rien sur les inégalités et les discriminations, rien sur la précarité, rien sur l’éducation, la recherche, l’accès des jeunes aux qualifications, rien sur le pouvoir d’achat, les salaires et les retraites, rien sur la place et le rôle des services publics, rien sur l’emploi public.
Il est pour le moins paradoxal d’afficher de grandes ambitions en matière de numérique, d’énergie et de passer totalement sous silence les questions relatives à la recherche publique ou à l’accès de la masse des jeunes aux qualifications de l’enseignement supérieur.
La seule réponse à des revendications syndicales est celle d’une modification du financement de la protection sociale et elle n’est pas dénuée d’ambiguïtés. Si les propos du président mettent en avant un « basculement » d’une partie des cotisations patronales sur la valeur ajoutée, cette mesure a besoin d’être précisée et doit permettre un accroissement des ressources de la protection sociale pour mieux répondre aux besoins ; par ailleurs l’hypothèse que nous contestons d’une TVA sociale n’est pas définitivement écartée. La FSU sera attentive à la manière dont cette proposition sera traduite dans les faits.
Au total cette allocution est assez significative du blocage du dialogue social et de la surdité aux revendications qui marquent toute la politique gouvernementale : l’absence de ce dialogue dans le propos présidentiel est à cet égard caractéristique.
COMMUNIQUE DE PRESSE FSU Paris, le 5 janvier 2006