La DPJJ a décidé de célébrer le 60ème anniversaire de la création de l’Education Surveillée les 12 et 13 septembre prochains.
Alors que les personnels n’en sont toujours pas informés, le service communication de la PJJ s’active pour faire de cet événement une occasion de vanter les nouvelles orientations mises en place à la PJJ. Issues des lois Perben I et II votées sous la pression sécuritaire, ces orientations sont présentées par la DPJJ comme progressistes et respectueuses de l’ordonnance de 45. La DPJJ prétend aussi réconcilier sanction et éducation en mettant la compétence éducative de la PJJ au service du suivi de l’exécution des peines.
Nous dénonçons cette mystification : la réinstauration des centres fermés, le retour au sein de l’administration pénitentiaire, la création de nouvelles prisons pour mineurs avec à l’intérieur des services PJJ ne sont pas des progrès mais des régressions profondes, un retour au temps où l’Education Surveilllée n’existait pas encore comme administration distincte de l’administration pénitentiaire.
Nous dénonçons cette instrumentalisation de l’action éducative pour habiller les sanctions pénales et l’enfermement. Un Centre Educatif Fermé reste un Centre Fermé, une prison même humanisée reste une prison, une peine même aménagée reste une peine.
Nous dénonçons cette perversion du sens de l’action éducative qui fait des mesures répressives le point de départ du processus éducatif et de l’intégration sociale des mineurs car la vie ne s’apprend pas en prison.
Nous dénonçons la répartition des moyens aujourd’hui essentiellement attribués pour mettre en place les nouvelles orientations.
Toutes les déclarations de bonnes intentions de la DPJJ sont contredites par les faits. Ainsi le quasi alignement du casier judiciaire des mineurs sur celui des majeurs et la généralisation de leur fichage indiquent clairement la volonté de rapprocher de plus en plus la justice des mineurs de celle des majeurs.
Avec cette politique, c’est la jeunesse en difficulté qui est stigmatisée alors que par ailleurs l’exclusion sociale ne cesse de s’aggraver.
Les réformes récentes démantèlent la mission éducative de la PJJ en donnant la priorité aux mesures de répression et vident ainsi de son sens le préambule de l’ordonnance de 45, laquelle est à l’origine de la création de l’Education Surveillée. Pourtant la DPJJ veut célébrer cette création en organisant un évènement médiatique pour valoriser ces orientations.
C’est pourquoi le 12 septembre 2005, nous ne laisserons pas dire n’importe quoi, nous serons en grève et présents lors de la célébration organisée par la DPJJ.
Pour dénoncer le renversement de la philosophie de l’ordonnance de 45
Pour réaffirmer que ces orientations sont néfastes pour les jeunes en difficulté.
Pour défendre la primauté des mesures éducatives au civil comme au pénal sur les mesures répressives.
Pour défendre un service public d’éducation au Ministère de la Justice séparé de l’Administration Pénitentiaire.
Conscients que la transformation des missions éducatives de la PJJ est la conséquence d’une politique plus générale de pénalisation des populations les plus fragilisées et que cette politique s’applique de la même façon dans d’autres secteurs professionnels, nous devons faire entendre une voix différente des discours officiels et continuer à lutter contre la mise à l’écart et l’enfermement des jeunes en difficulté. C’est pourquoi nous appelons les personnels à être en grève le 12 septembre pour être présents à l’ouverture des "festivités", pour participer à un meeting et à une conférence de presse en présence de nos partenaires associatifs, syndicaux, politiques et des collectifs anti-EPM.