Pour l’allongement du congé de maternité, pour un service public de la petite enfance

mardi 14 novembre 2006.

Pour l’allongement du congé de maternité, pour un service public de la petite enfance

Le ministre Philippe BAS vient de présenter un plan pour la petite enfance, prétendant répondre aux besoins de manière « ambitieuse et pragmatique ». A la lecture, on est malheureusement loin de ces objectifs affichés, avec des propositions dangereuses qui plus est pour les mères comme pour les enfants.

Toutes les enquêtes le montrent, et notamment celle de la DREES publiée en Octobre 2006, le congé de maternité est jugé insuffisant par les mères. 84% souhaiteraient s’arrêter plus longtemps ; en moyenne, le congé de maternité est rallongé de 38 jours par les mères d’un ou 2 enfants, de 21 jours pour celles de 3 enfants (par ajout de congés annuels ou prévus par les conventions collectives). De plus 2 tiers d’entre elles doivent prendre un congé pathologique (essentiellement en période prénatale). Contraint de reconnaître cette réalité, le ministre, au lieu d’ouvrir une négociation sur l’allongement du congé de maternité (actuellement de 16 semaines – 6avant,10 après-), propose de l’assouplir et de faciliter le transfert d’une partie du congé prénatal sur le congé postnatal,en globalisant le congé, au mépris de la santé des femmes et avec des risques accrus de prématurité ! La FSU pour sa part revendique l’allongement du congé à 26 semaines quel que soit le rang de l’enfant, et s’opposera à toute modification régressive du congé de maternité.

En ce qui concerne l’accueil de jeunes enfant, le ministre avance le chiffre de 40 000 places de crèches sur 5 ans, ce qui ralentit l’impulsion lancée en 2001. Les crèches sont le mode de garde préféré des parents mais le gouvernement a donné la priorité à la garde individuelle ( 9 milliards d’euros alloués par les CAF à l’accueil individuel, mais 2 seulement pour les crèches). Les besoins sont donc énormes. De plus, c’est la qualité de cet accueil qui est également en cause. Le ministre met ainsi en avant des « contraintes réglementaires » qui empêcheraient le développement des crèches (qualification et expérience des personnels). Philippe Bas propose donc de lever les obstacles en rénovant le décret qui fixe les règles d’encadrement et de fonctionnement des crèches. Il envisage des micro-crèches avec des personnels moins qualifiés et dans des lieux non habilités, et une aide à la création de crèches dans les PME, ce qui implique d’attribuer de nouveaux financements au profit de structures privées.

La FSU demande la création d’un véritable service public de la petite enfance, avec des personnels qualifiés et en nombre suffisant (ce qui implique le développement des formations dans ce secteur), pour garantir un accueil de qualité pour les jeunes enfants.