La FSU des Alpes-Maritimes a été profondément sidérée et bouleversée par le drame survenu à Nantes le 24 avril. Une attaque au couteau au sein même d’un établissement scolaire : c’est une tragédie insoutenable. Nous tenons à saluer le professionnalisme, le courage et le sang-froid de nos collègues, ainsi que de l’ensemble de la communauté éducative, qui ont fait face à l’impensable. Et nos pensées les plus sincères vont aux victimes, à leurs proches, aux élèves et à toute l’équipe éducative.

Nous ne devons jamais nous habituer à ce genre de faits. Quand élèves et personnels franchissent les portes d’un établissement chaque jour, ce n’est pas pour craindre d’y vivre de tels événements. Nous voyons malheureusement ces agressions se multiplier, et cela nous interpelle collectivement. Face à cette évolution inquiétante de la violence chez certains jeunes, nous devons trouver ensemble la bonne réponse, le bon équilibre, avec lucidité et responsabilité.

L’école est aujourd’hui le reflet des tensions et des fractures de notre société. Il est temps de le reconnaître pleinement et d’agir en conséquence. Les mesures annoncées par les pouvoirs publics – comme les fouilles de sacs ou les conseils de discipline automatiques – ne peuvent être que des réponses partielles et qui doivent être mises en œuvre de façon cohérente.

Or, depuis ces dernières semaines, des « fouilles inopinées », ont été réalisées par les forces de l’ordre dans plusieurs établissements des Alpes-Maritimes. Ces opérations, parfois menées à grand renfort de communication, en présence des médias locaux, interrogent quant à leur pertinence. Sur quels critères ont été choisis ces établissements ? Quel a été le résultat de ces fouilles ? Ce qui est certain, c’est qu’elles désorganisent l’entrée en cours des élèves et créent un climat anxiogène, en particulier chez les plus jeunes.

Suite au drame de Nantes, nos élus locaux ont joué la surenchère sécuritaire réclamant portiques de sécurité, vidéosurveillance, reconnaissance faciale…  Alors que ce sont les mêmes qui envisagent de supprimer les postes d’agent d’accueil dans nos établissements scolaires.

Plutôt que d’opérations coup de poing, nous avons besoin d’un engagement de long terme, de moyens humains et d’une volonté politique forte pour faire face aux phénomènes de violence à l’école.

Dans nos collèges et lycées, nous rencontrons des élèves en grande souffrance, parfois en détresse psychologique. Mais nous n’avons pas les moyens suffisants en personnels d’éducation (AED et CPE), AESH et équipes médicosociales (psychologues de l’éducation nationale, infirmières scolaires, etc.)pour y faire face, pour déceler les situations à risque de manière précoce et en amont.

Pour la FSU, la question de la violence à l’École est une question grave qui ne peut se traiter par une surenchère sécuritaire démagogique et irresponsable. La vigilance doit être partagée, la sécurité renforcée et adaptée mais toujours mise en œuvre dans une perspective éducative. L’école doit rester un lieu tout à la fois de sécurité,de confiance et d’émancipation. Elle doit pouvoir compter, pour remplir sa mission, sur des agent.es en nombre suffisant et reconnus à leur juste valeur.

Nice, le 09 mai 2025